Poème du jour : "Au Poète", par J.H. Roy
Dernière mise à jour : 22 sept.
"Idéal ! Idéal ! J'ai ton Éternité !"
Georg Achen
Au Poète
J.H. (Joseph-Hormidas) Roy, Voix étranges, 1902
Tu peines vainement dans ta vie inféconde,
Incessamment hanté par l'immense désir
D'atteindre à l'idéal impossible à saisir,
Qui te doit déceler des trésors de Golconde.
Dans cette grande lutte à nulle autre seconde,
Où jamais ne s'éteint l'espoir de réussir,
Rude sapeur ! tu vas fatalement grossir
Le nombre des vaincus de la vie inféconde.
Qu'importe ! sans faiblir, j'irai jusqu'aux confins
Oh, profonde d'oubli, la grande nuit muette
Voilera le tombeau de mes rêves défunts.
Moi qu'aura ballotté l'ironique tempête,
J'irai jusqu'aux confins de ma crédulité. . . .
Idéal ! Idéal ! J'ai ton Éternité !